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Bref rappel historique:

 

La Tunisie post-Révolution

 

 

Le 17 décembre 2010, un climat insurrectionnel éclate à la suite de l'immolation d'un jeune vendeur de fruits et légumes ambulant, Mohamed Bouazizi, dans la région de Sidi Bouzid.

 

Mohammed Bouazizi

 

Celle-ci devient le théâtre d'émeutes et d'affrontements meurtriers entre habitants et forces de l'ordre. C'est le début du mouvement que l'on va appeler Printemps arabe.

 

 

Ces événements, qui s'étendent ensuite à d'autres régions du pays, s'inscrivent dans un contexte où le taux de chômage des jeunes diplômés est particulièrement élevé alors que le poids démographique relatif des jeunes générations d'actifs atteint son maximum historique.

 

 

Les causes sont également politiques : le président Ben Ali et sa famille, notamment celle de sa seconde épouse Leïla, les Trabelsi, qualifiés selon les observateurs de « clan quasi-mafieux », sont directement mis en cause dans des affaires de corruption, de détournement ou de vol, fléaux qui ont particulièrement pris de l'ampleur sous sa présidence.

 

Ben Ali, son épouse et en arrière plan son gendre Sakher El Matri

 

 

Le 13 janvier 2011, Ben Ali annonce la prise de mesures extraordinaires lors d'une intervention télévisée : la promesse d'une pleine liberté de la presse et d'expression politique ainsi que son refus de se représenter aux élections prévues en 2014.

 

Ben Ali au chevet du martyr Mohamed Bouazizi.

 

Cependant, cette allocution ne contribue pas à calmer la colère de la population, contraignant le président à céder finalement le pouvoir à son Premier ministre Mohamed Ghannouchi le lendemain et à quitter le pays le soir même.

 

 

 

 

 

Conformément à la Constitution de 1959, le président de la Chambre des députés, Fouad Mebazaa, est finalement proclamé président par intérim par le Conseil constitutionnel le 15 janvier.

Il est chargé d'organiser des élections présidentielles dans les soixante jours.

 

Fouad Mebazaa, président par intérim

 

Le 17 janvier, un « gouvernement d'union nationale » de 24 membres incluant des opposants au régime déchu (dont trois chefs de l'opposition légale) est constitué. Le jour même, la libération de tous les prisonniers d'opinion, la levée de l'interdiction d'activité de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, « la liberté totale de l'information » ainsi que la légalisation de tous les partis politiques et associations qui le demanderaient, est annoncée.

 

Cependant, la présence de membres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) à des postes clés provoque de nouveau, en moins de 24 heures, la colère de la population et la démission de plusieurs ministres d'opposition, fragilisant d'autant plus ce gouvernement. Le départ ou la radiation du RCD de plusieurs personnalités éminentes n'ont aucun effet sur la suspicion que l'opinion publique entretient à l'égard de l'ancien parti présidentiel, dont plusieurs manifestants réclament la dissolution.

 

Cependant, le 20 janvier, les ministres encore affiliés à cette formation annoncent l'avoir quitté eux aussi. Face à la pression de la rue exigeant leur départ, un remaniement ministériel a lieu le 27 janvier, écartant définitivement (hormis Mohamed Ghannouchi) les anciens membres du RCD de toutes responsabilités gouvernementales.

 

Mohamed Ghannouchi, ancien premier ministre

 

Le 6 février, le ministre de l'Intérieur Farhat Rajhi gèle les activités du RCD en attendant sa dissolution juridique, tandis que le Parlement confère au président par intérim des pouvoirs supplémentaires, comme celui de dissoudre le Parlement.

 

Farhat Rajhi , ancien ministre de l'Intérieur

 

Ghannouchi est cependant contraint de démissionner à son tour le 27 février à la suite de plusieurs jours de manifestations marquées par des violences ; il est remplacé le jour même par l'ancien ministre de Bourguiba, Béji Caïd Essebsi. L'état d'urgence, en vigueur à partir de janvier 2011, est maintenu.

 

Béji Caïd Essebsi, chef du gouvernement

 

 

Le 15 septembre 2012, de violentes émeutes éclatent à Tunis à la suite de la diffusion du film L'Innocence des musulmans. Alors que les forces de l'ordre restent passives, certains groupes salafistes prennent d'assaut l'ambassade des États-Unis et l'incendient, détruisant plusieurs véhicules et bâtiments.

 

Mis sous pression par les États-Unis, le gouvernement décide de réagir et envoie l'armée et la garde présidentielle pour repousser les manifestants. Les affrontements font deux morts et plusieurs blessés.

 

Dans les mois qui suivent, l'armée et la garde nationale prennent la relève pour combattre les groupuscules salafistes et djihadistes qui sont actifs sur le territoire. L'état d'urgence est prolongé de trois mois en novembre 2012, pour n'être finalement levé qu'en mars 2014.

Après les élections législatives du 26 octobre 2014, qui voit le parti Nidaa Tounes arriver en tête, l'Assemblée des représentants du peuple remplace l'Assemblée constituante.

Le premier tour de l'élection présidentielle a lieu le 23 novembre et voit s'affronter 27 candidats dont deux, en la personne de Béji Caïd Essebsi (Nidaa Tounes) avec 39,46 % des voix et Moncef Marzouki avec 33,43 % des voix, sont qualifiés pour le second tour organisé le 21 décembre et qui permet à Caïd Essebsi de remporter le scrutin avec 55,68 % des voix contre 44,32 % des voix pour Marzouki et de devenir ainsi le premier président issu d'une élection démocratique et transparente.

 

Béji Caïd Essebsi, élu Président de la République le 21 déc. 2014

 

Moncef Marzouki, challenger de Béji Caïd Essebsi

au second tour des élections présidentielles du 21 déc. 2014

 

Le quartet du dialogue national, association de quatre organisations s'étant donné pour but d'organiser des négociations entre les partis politiques tunisiens pour assurer la transition vers un régime démocratique permanent, obtient le prix Nobel de la paix 2015. Ce prix est le premier Nobel attribué à un ressortissant ou organisation de la Tunisie après son indépendance.

 

Le quartet du dialogue national après avoir reçu le prix Nobel de la paix 2015

 

Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, exprime sa joie et félicite le quartet tout en affirmant que ce prix est dédié à tous les Tunisiens qui ont commencé le Printemps arabe. François Hollande, président de la République française, affirme dans un communiqué que le prix prouve le succès de la transition démocratique en Tunisie, que ce pays est sur la bonne voie et qu'il est le seul parmi les pays du Printemps arabe à réussir son évolution transitoire vers la démocratie.

En 2017 et 2018, le pays est touché par des vagues de contestation de la jeunesse tunisienne qui manifeste dans plusieurs villes du pays. En effet, à partir du début du mois, à Tunis, Gabès, Thala, Jilma, Kasserine, Sidi Bouzid, ou encore Gafsa, des Tunisiens expriment leur ras le bol face à la cherté de la vie, l'inflation (6,4 % en 2017) et un chômage omniprésent (15 % de la population active et 30 % des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur). Cette vague de contestation contre une politique d'austérité économique serait organisée par le Front populaire. Les heurts avec les policiers et forces de l'ordre font une victime et plusieurs blessés, et des centaines de manifestants sont arrêtés. L'Observatoire social tunisien recense 5 000 mouvements de protestation en 2015, plus de 11 000 en 2017 et 4 500 pour les quatre premiers mois de 2018.

Depuis 2011, les gouvernements successifs ont fait appel au Fonds monétaire international (FMI) pour tenter de redresser la situation économique du pays. Un prêt de 1,74 milliard de dollars est accordé en juin 2013, puis un second de 2,9 milliards de dollars en 2016. Le FMI n'accorde toutefois ces prêts qu'en contrepartie d'un plan de réformes libérales, telles que l'augmentation de certains impôts, la réduction de la masse salariale dans la fonction publique, la réduction des subventions sur les prix des carburants, ou encore de la modification du système de retraite. En avril 2016, le gouvernement accepte le principe de l'indépendance de la banque centrale, donnant la priorité au contrôle de l'inflation sur le soutien au développement économique. Depuis le printemps 2017, elle laisse filer le dinar, dont la valeur face à l'euro baisse de près de moitié. Face au poids de la dette, l'État doit consacrer plus de 20 % de son budget à rembourser ses créanciers, ce qui neutralise ses capacités d'investissement.

Le président Béji Caïd Essebsi meurt le 25 juillet 2019, à 92 ans. Fin 2019, un double scrutin, législatif le 6 octobre, et présidentiel, avec un premier tour en septembre et le second tour le 13 octobre, se déroule sans heurts, montrant une certaine maturité de la démocratie électorale en Tunisie. Les élections législatives aboutissent cependant à une assemblée fragmentée entre diverses formations.

 

L'élection présidentielle propulse à la tête de l'État un nouveau venu dans le monde politique, un juriste et universitaire spécialiste du droit constitutionnel, âgé de 61 ans, Kaïs Saïed, élu avec une confortable avance face, au second tour, à l'homme d'affaires Nabil Karoui.

 

Kais Saied élu Président de la République le 13 octobre 2019

 

Nabil Karoui, challenger de Kais Saied

au 2e tour des élections présidentielles d'octobre 2019

 

Kaïs Saïed propose durant sa campagne une vison associant un certain conservatisme moral et religieux, un souverainisme, et un mode de fonctionnement démocratique à rebours de l'organisation centralisée bourguibienne.

 

Articles précédents:

- La Tunisie durant la période punique

- La Tunisie durant la période romaine

- La Tunisie durant la période chrétienne

- La Tunisie durant la période arabo-musulmane, de la conquête arabe jusqu’à la veille du protectorat français

- La période du protectorat français

- La Tunisie durant la période bourguibienne

- La Tunisie durant l’ère Ben Ali

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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